Quel bénévolat chez les séniors ?

Ogénie propose une plateforme dédiée à la vie sociale des séniors. Sur leur site, les séniors et leur entourage peuvent accéder facilement et gratuitement aux initiatives nationales et locales organisées spécifiquement pour les personnes âgées.
Qu’il s’agisse de karaoké dansant, de ciné-débat, de cours de danse de salon, de médiation équine ou de foot en marchant, une chose est sûre, la richesse des activités proposées renverse toutes les idées reçues.

Encore plus intéressant, au sein même des associations les séniors sont toujours là ! Loin de se cantonner à la seule position de bénéficiaire, ils s’investissent jusqu’aux fonctions de gouvernance telles que membre du conseil d’administration, trésorier, secrétaire ou président.

Séniors et bénévolat de gouvernance

Pour l’équipe Ogénie, leur expérience et leur disponibilité permettent aux seniors de s’engager dans des temps plus longs et donc de prendre des postes à responsabilité dans les associations : « le bénévolat joue un rôle clé dans la lutte contre l’isolement et les bénévoles séniors valorisent leurs connaissances et leurs compétences dans les associations ».

Nous avons pris le temps d’échanger avec Guy G, 62 ans, ancien formateur chez GRDF, très engagé pour les banques alimentaires, au sein du conseil de quartier de sa ville et auprès de la communauté de bénévoles JeVeuxAider.gouv.fr.

Pour Guy, être dans une association lui permet de découvrir des sujets, prendre des décisions. « Discuter sur l’avenir de ma structure aussi, les besoins, les aides, les leviers. Tout ça, c’est enrichissant intellectuellement ».

Benevolat

Le rôle du bénévolat chez les séniors 

Justement, qu’en est-il de ce déclic ?

Qu’il s’agisse d’un engagement dans le secteur médical, social, éducatif, culturel ou encore humanitaire, les motivations du passage à l’action sont nombreuses. Parmi les raisons qui reviennent le plus souvent, nous pouvons citer le fait de :

- Sortir, se mettre en mouvement.

Ouvrir un espace au-delà de la vie ordinaire et conforme, pour créer des échappées.    

- Tenter une nouvelle activité.

Parfois l’engagement associatif permet de tester, d’oser se lancer dans une mission différente, un territoire de découvertes.

- Se sentir utile.

Redonner de la puissance à ses convictions, agir pour une cause nous rend plus cohérents et fiers de porter concrètement nos valeurs dans le présent immédiat.

- Faire des rencontres et lutter contre la solitude.

Quand nous créons de nouveaux liens, nous nous inscrivons dans une dynamique vertueuse, nous réancrons une habitude, celle de tisser de nouvelles relations.

- Retrouver une place dans la société.

Parmi les motivations au bénévolat l’idée d’être une partie d’un tout, d’un écosystème et d’y participer, revient dans les témoignages. Guy confirme « ça ne m’est pas arrivé, mais c’est vrai que je l’ai beaucoup entendu de collègues, qui une fois à la retraite se sentaient inutiles ».  

- Transmettre des connaissances de générations en générations.

Les associations ont ce pouvoir de rassembler les bénévoles de tous âges, origines, histoires de vies, autour d’un projet qui fait sens commun. Par leur expérience, les séniors permettent d’agrandir les perspectives, de voir autrement, tout en apprenant des plus jeunes et de leurs pratiques. Chacun devenant tour à tour apprenant et passeur de savoir. Guy par exemple, nous a raconté que dans son association, c’est un jeune qui a proposé de mettre un bandeau de collecte de denrées, sur les sites web des magasins qui proposent des drives. Et de conclure, « on ne pense pas pareil quand on a 20 ans ou quand on en a 60 ». 

belevolat seniors action

Les freins au bénévolat chez les séniors 

Si les motivations au bénévolat sont nombreuses, certains freins peuvent aussi représenter une entrave à l’engagement des séniors. Nous les avons explorés :

- La mobilité.

Favoriser les déplacements des seniors est un axe particulièrement important pour lutter contre l’isolement et permettre l’engagement de nos aînés dans les actions bénévoles. C’est pourquoi Ogenie.fr recense des solutions proposées par des services publics et associations locales (navettes, transport à la demande, accompagnement individuel à la mobilité…).

- L'accès à l'information.

C’est également à prendre en compte. Les personnes âgées, surtout lorsqu’elles sont en situation d’isolement, ne sont pas forcément au courant des initiatives qui se déroulent autour d’elles. Les structures sociales, les familles et les aidants jouent un rôle essentiel de relais d’information, y compris pour lutter contre la fracture numérique.

- La pandémie.

Elle a eu pour effet de retrancher les personnes « vulnérables » à domicile. Celles et ceux qui avaient pour habitude de faire du bénévolat doivent renouer avec ce rythme qui a été coupé, cela peut prendre du temps.

- La culture de l'engagement.

L’avis de Guy apporte encore un éclairage différent : selon lui, le frein n’est pas tant lié à l’âge, mais plutôt à une forme de mentalité individualiste. « La culture d’aider l’autre, elle nous touche, qu’importe l’âge », précise-t-il, « il y a de plus en plus de jeunes qui font du bénévolat. Je le vois dans la banque alimentaire. Ce que nous devons combattre c’est cette idée que les gens qui sont dans le besoin l’ont cherché, et qu’ils n’ont que ce qu’ils méritent. Lorsqu’on est bénévole, on pense exactement l’inverse. On se dit qu’on a de la chance de s’en sortir et qu’on peut aider ces personnes fragiles, on peut changer les choses. »

L'impact du bénévolat sur la santé, un sujet à l'étude

« Pour moi le bénévolat ce n’est pas pour passer le temps. Au même titre que quand je m’investis dans la collecte de denrée, je ne fais pas que prendre des cartons. C’est aussi des rencontres avec les lycées, les personnels des magasins, des moments de convivialité et d’amitié »
Guy G. (72) bénévole JeVeuxAider.gouv.fr

Guy bénévole

Cette partie du témoignage de Guy a résonné très fort à nos oreilles. Nous autres humains, sommes essentiellement des êtres sociaux. C’est peut-être pour cela que notre esprit et récompensé lorsque nous donnons à nos semblables.

Notre corps aussi apparemment. En tout cas c’est le propos de plusieurs articles scientifiques. Le bénévolat conduirait à une meilleure santé, aussi bien physique que mentale. Une étude de l’Université britannique d’Exeter, une autre menée par des chercheurs d’Harvard, toutes déduisent que le bénévolat aurait un effet protecteur contre la solitude, la dépression et le désespoir.

« À la BA on a la cuisine, avec le frigo, le bar, on passe de bons moments, en général on fait deux gros repas dans l’année : juste avant l’été et l’hiver. L’ambiance est sympa, on a de vrais liens d’amitié. C’est important la convivialité ». Voilà comment Guy conclurait.


Nous tenons à remercier toute l’équipe Ogénie et Guy pour leur travail du quotidien et leur collaboration sur ce billet de blog, nous sommes heureux de nous engager à vos côtés !

Chez JeVeuxAider.gouv.fr, les 60 ans et plus représentent 9.5% de la mobilisation totale.

benevolat de gouvernance

A propos d’Ogénie

Site internet dédié à la vie sociale des séniors, Ogénie a vu le jour en 2021. Le projet est déployé par l’association Groupe SOS Seniors et soutenu par le Ministère des solidarités, de l’autonomie et des personnes handicapées et par Malakoff Humanis.
Sur Ogenie.fr, les séniors et leur entourage (proches, bénévoles, professionnels…) peuvent retrouver les initiatives nationales et locales en faveur du lien social. Ils peuvent aussi bénéficier d’une mise en relation avec un interlocuteur de confiance afin d’obtenir des conseils pour faire face à une situation de solitude ou d’isolement.

A propos des banques alimentaires

Les banques alimentaires collectent, gèrent et partagent des denrées alimentaires pour aider l’homme à se restaurer. Leur action se fonde sur la gratuité, le don, le partage, le bénévolat et le mécénat. Pour la petite anecdote, Guy lors de ses interventions dans les lycées, commence bien souvent par expliquer que la banque alimentaire ne récupère pas d’argent. Et oui, lorsqu’on fait du bénévolat, on ne tire pas de profit financier, le bénéfice est ailleurs… partout.


Pour aller plus loin

Selon l’étude de Suzanne Richards de l’University of Exeter Medical School au Royaume-Uni le bénévolat diminuerait le risque de mortalité d’environ 20 %.

American Journal of Preventive Medicine – Le bénévolat, la santé et le bien-être des personnes âgées

Séniors et si on se mettait au bénévolat — journal 20 minutes

Faire du bénévolat a un impact positif sur votre santé