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Actualités1 octobre 2025

Faire le lien entre les bénévoles, les missions et les compétences

Parfois, les bénévoles choisissent une mission de bénévolat avec une idée de mettre à disposition des compétences bien précise. D’autres fois, ce n’était même pas prémédité. Il n’empêche qu’ils vont organiser, administrer, budgéter, coordonner.C’est pas pour rien si la VAE (validation des acquis par l’expérience) permet de valoriser des compétences acquises dans le cadre du bénévolat. Le problème c’est que les bénévoles qui mettent en mots cette richesse d’expériences associatives sont rares. Avec JeVeuxAider.gouv.fr, on s’est donc demandé comment (bigre), reconnaître les compétences développées pendant une mission d’intérêt général.Et c’était pas de la tarte ! 🥞

“Lors du confinement, un simple trajet en voiture a changé ma trajectoire professionnelle. A la radio j’ai découvert la plateforme JeVeuxAider.gouv.fr. rapidement inscrite, j’ai été contactée pour une distribution de colis alimentaires avec les restos du Cœur. Après quelques jours de distribution, j’ai aussi pris en charge la partie administrative : inscription, création des dossiers, orientation vers les partenaires relais… Cette expérience m’a ouvert les portes du social. C’est ainsi que j’ai découvert le métier de conseiller en insertion professionnelle que j’ai la chance d’exercer aujourd’hui.”

On adore les témoignages comme celui-ci, car il nous montre plusieurs choses… Faire du bénévolat c’est loin d’être un acte en l’air. Il s’agit de prendre un engagement vis-à-vis d’autrui, de monter en compétences, parfois en responsabilités et dans certains récits l’expérience mène à un véritable tournant professionnel.

C’est pourquoi, l’équipe technique de JeVeuxAider.gouv.fr, s’attaque depuis quelques temps au sujet des compétences.

Identifier les compétences liées à une mission de bénévolat permet à la fois :

  • De mieux comprendre le besoin de la structure et donc de proposer les profils de bénévoles les plus pertinents.
  • De pousser les bénévoles à eux-mêmes identifier et valoriser les compétences développées dans leur bénévolat.

Par où commencer pour atteindre ces 2 objectifs ?… Euh déjà c’est quoi une compétence ?

On ne le savait pas encore mais le cerveau de toute l’équipe allait bientôt fumer. Les questions fusaient :

  • “Est-ce qu’on met sur le même plan les “soft skills” et les compétences techniques ?
  • Est-ce qu’on présente ça comme un pré-requis pour accéder à la mission ou quelque chose à développer, une opportunité de progresser ? C’est du bénévolat pas un emploi !
  • Mais on ne peut pas non plus laisser croire que la compétence est purement facultative si l’association en a réellement besoin ? Parler Suédois pour une traduction, ça ne s’invente pas…
  • En faisant ça on sort le bénévolat d’une logique purement altruiste, c’est grave docteur ?
  • Compétence ou connaissance d’abord ?”

Bon. Pour démêler tout ça, rien de tel qu’une bonne définition.

Le chercheur Jacques Tardif (Université de Sherbrooke au Québec) explique qu’une compétence est comme un « savoir agir complexe », soit bien plus qu’une juxtaposition de savoir-faire et de savoir-être. Les compétences ne s’opposent en rien aux connaissances. Bien au contraire, une compétence parvient à mobiliser une ou plusieurs connaissances dans une situation donnée.

Ceci étant dit…

Qu’est-ce qu’on a fait ? 🙀

  1. La première étape a été de nous adosser au ROME 4.0, référentiel de compétences conçu par France Travail et qui sert de référence dans le monde professionnel. On savait maintenant de quelles compétences on parlait, dans le détail.
  2. Puis nous avons suggéré des compétences liées à une mission. La plateforme accompagne donc dorénavant les responsables pour proposer de manière automatique des compétences en fonction de la description de la mission.
  3. Côté bénévole, la plateforme suggère également de remplir son profil en ajoutant des compétences en lien avec ses préférences.

Et pour la valorisation ?

Nous précisons à plusieurs endroits de l’interface que les compétences développées grâce au bénévolat servent non seulement à affiner la sélection des missions proposées, mais qu’elles peuvent aussi être valorisées sur le CV du bénévole.

Les résultats ?

Pour l’instant, nous pouvons surtout parler d’adoption, et sur ce point, les signaux sont encourageants.

  • Côté missions, plus de 45 % sont désormais créées avec au moins une compétence.
  • Côté bénévoles, 30 % des profils affichent au moins une compétence, soit une progression de 100 %.

Et la suite ?

“Notre priorité est de poursuivre dans une logique de MVP afin d’obtenir des résultats rapidement et de pouvoir itérer.”

explique Margot, cheffe de produit de JeVeuxAider.gouv.fr, ce qu’on traduit, quand on n’est pas du monde de la tech par : « Nous avons choisi de lancer une première version allégée, un peu comme un prototype, pour tester et s’améliorer au fil des retours. » 😜

Bref, l’enjeu est double : d’abord mesurer l’impact de la fonctionnalité, ensuite la faire évoluer en fonction des retours des associations et des bénévoles. La version actuelle n’est qu’un point de départ, et c’est tout l’intérêt de notre démarche : tester, apprendre et ajuster.

Faut-il faire évoluer le référentiel ? Mieux cibler les soft skills ? Avoir un référentiel plus adapté au monde du bénévolat ? Introduire des synonymes ? Améliorer la proposition de compétences ? Inciter les bénévoles déjà inscrits à enrichir leur profil ? Autant de questions sur lesquelles toute l’équipe travaille déjà activement.

Toujours plus d'engagement