Service national universel : des jeunes témoignent de leur parcours d’engagement

Mathieu – J’ai trouvé ma mission à l’aide de la plateforme SNU.

Redouane – Moi aussi. 

Estelle – Déjà durant mon séjour dans les Ardennes lors de la phase 1, nous commencions à évoquer la MIG. Ces discussions m’avaient amenée à me rapprocher  des corps en uniforme. Néanmoins, il est important à notre retour, de pouvoir allier notre vie privée et scolaire et notre localisation avec les 84h de mission. C’est donc avec ces contraintes que j’ai préféré choisir une association assez proche de chez moi. J’ai ainsi démarché moi-même les Restos du Cœur de Saint-Nazaire, auprès desquels j’ai présenté le SNU et la MIG. Après validation par la coordinatrice de la MIG pour mon département, j’ai pu me lancer pleinement en tant que bénévole dans l’association.

Mathieu – Je connaissais la Protection Civile car l’association est très active dans mon département. Les secouristes sont très présents dans les événements importants (fête de la musique, festivals, compétitions…). Via cette mission, j’en ai appris davantage sur le fonctionnement de cette association.

Redouane – Je ne connaissais pas du tout cette structure. 

Estelle – Il est évident que par leur présence médiatique, j’avais déjà entendu parler des Restos du Coeur. Néanmoins, j’ignorais totalement la partie interne et logistique qui compose l’association et qui permet son bon déroulement.

Mathieu – Cette mission m’a plu car j’étais au contact de la population. De plus, les missions étaient diversifiées (accueil des futurs vaccinés, accompagnement des Personnes à Mobilité Réduite, remise des cartes vitales et certificats de vaccination…). Ce qui m’a plu également c’est le rapport avec les bénévoles (rires, discussions…). Enfin, l’aide aux personnes est toujours très valorisante, et nous confère un sentiment d’utilité.

Redouane – Ce qui m’a plu le plus au sein des Cadets de la défense, c’est qu’il s‘agit d’une formation à la fois citoyenne et militaire, donc très riche et diversifiée. De plus, j’ai vraiment beaucoup apprécié l’esprit de cette structure qui permet de rencontrer, d’échanger et de nouer des liens avec de nouvelles personnes pour faire vivre les valeurs de l’institution comme l’entraide et le respect par exemple. Enfin, la place du sport tout au long de la formation m’a aussi séduit, tout comme la participation aux commémorations nationales qui permet de s’engager pleinement dans le devoir de mémoire. 

Estelle – Je dirais sans hésitation : l’action. Que ce soit avant l’arrivée des bénéficiaires, quand les bénévoles s’activent à tout mettre en ordre, ou bien pendant les périodes de service auprès des personnes qui viennent récupérer des denrées alimentaires, et même après leur départ, nous sommes toujours en action. Chaque journée était très riche et intense en rencontres et en actions concrètes. C’est définitivement ce qui m’a plu :  me sentir active, efficace et utile.

Mathieu – Ma mission consistait à distribuer les cartes vitales ainsi que les attestations de vaccination. Il pouvait également m’arriver de prendre en charge des malaises en attendant les secouristes de la Protection Civile.

Redouane – La formation commence par un week-end cohésion au sein duquel nous apprenons les bases comme l’ordre serré, les grades au sein de l’armée de terre… Nous faisons également des activités sportives comme une course d’orientation ou des tests physiques. Après ce week-end cohésion, nous avons rendez-vous aux Cadets un ou deux samedi dans le mois pour poursuivre notre formation. Nous avons des cours sur la place de la France dans le monde ou sur les institutions de notre pays. Nous faisons également du sport et nous continuons l’apprentissage de l’ordre serré. Enfin, la formation se termine par une période de 4 jours pendant laquelle nous sommes sur le terrain avec des bivouacs et où nous participons à divers ateliers. Cet engagement se termine par une cérémonie et un défilé militaire devant nos familles. 

Estelle – Tout comme les autres bénévoles des Restos du Coeur, j’ai préparé et trié les stocks alimentaires que nous recevions des grandes surfaces. J’ai également servi sur différents stands les bénéficiaires, et j’ai pu, pendant la période de Noël, participer à des collectes de jeux et de vêtements. Tout cela pendant 84 heures que j’ai décidé de réaliser de manière étalée sur les vacances scolaires, en me rendant quatre jours par vacances aux Restos du Cœur.

Mathieu – La mission s’est déroulée comme je l’espérais. Cependant, je ne pensais pas que l’accueil des futurs vaccinés et l’accompagnement des Personnes à Mobilité Réduite seraient enlevés des missions de la Protection Civile à la fin de ma MIG. Cette restriction des missions a limité le sentiment de polyvalence des missions puisque, un jeune SNU n’est pas formé pour faire l’ensemble des tâches des secouristes (prise en charge des interventions).

Redouane – Oui et plus encore… 

Estelle – En choisissant de démarcher moi-même les Restos du Coeur, j’espérais faire des rencontres et je peux dire que c’est chose faite. Aussi bien au contact des bénévoles que des bénéficiaires, ces 84h m’ont permis de découvrir des personnes que je n’aurais peut-être pas eu la chance de côtoyer autrement. Également, je souhaitais apprendre plein de choses (la gestion d’une association, le bénévolat alimentaire, l’entraide…), et j’ai de ce côté aussi été ravie !

Mathieu – Lors de ma MIG au sein de la Protection Civile, j’ai été au contact de la population, ce qui m’a grandement aidé à développer la confiance en moi par exemple. Cette mission a également servi à confirmer mon attrait pour le secourisme.

Redouane – Cet engagement m’a énormément apporté, à commencer par des valeurs et principes comme l’entraide, la solidarité, le dépassement de soi, la rigueur… J’ai pu découvrir le monde militaire qui m’était totalement inconnu et m’engager dans mon devoir de mémoire grâce aux cérémonies. 

Estelle – Réalisée pendant l’année de mes 16 ans, la MIG m’a personnellement permis de prendre conscience de certaines réalités actuelles, comme la difficulté rencontrée par beaucoup de gens de se nourrir. Mais je pense que mon passage aux Restos du Cœur m’aura aidée à croire en l’entraide. Cette expérience garde une place particulière dans mon parcours, elle m’aura permis de gagner en autonomie et m’aura offert un autre regard sur la société et ses problématiques. À titre scolaire également, la MIG et le SNU de manière globale m’ont permis de me démarquer et d’étoffer mon dossier pour entrer dans les études supérieures (Parcoursup).

Mathieu – À la suite de mon séjour de cohésion et de ma mission d’intérêt général, qui ont pris fin en juillet 2021, j’ai décidé de rejoindre la Protection Civile. Je fais désormais partie de cette association depuis septembre 2021. Afin de réaliser un maximum de missions et de me sentir utile, je me suis formé au PSE1 (Premiers Secours en Equipe de niveau 1), ce qui m’a permis de devenir secouriste dès novembre 2021. Dans ce cadre, j’ai pu participer à de multiples postes de secours (trail, carnaval, festival, championnat du monde de BMX…). Par la suite, je vais passer mon PSE2 (Premiers Secours en Équipe de niveau 2) fin septembre et début octobre. Cette formation me donnera accès aux formations de chefs d’équipe. J’envisage dans les prochaines années de me tourner vers les sapeurs-pompiers volontaires afin d’élargir mon domaine de compétences aux feux et aux accidents par exemple.

Redouane – J’ai déjà pu réaliser la phase 3 du SNU au sein des Cadets de la défense. En effet, j’ai pu revenir au sein de l’académie en tant qu’aide-moniteur ; c’est-à-dire que j’ai pu contribuer au bon déroulement de la formation des nouveaux cadets et leur transmettre ce que j’avais appris lors de ma formation. J’ai adoré participer à cette phase puisque, malgré le fait que je sois dans le même dispositif, cette expérience est totalement différente de la première année au sein des cadets. Je compte poursuivre cet engagement autant que je le pourrais.

Estelle – Je garde toujours dans un coin de ma tête la possibilité de faire la phase 3… Si cela venait à se réaliser je pense cette fois-ci sauter le pas, et faire la Préparation Militaire de Découverte (PMD). Pour le moment, ce n’est pas l’objectif mais il me reste du temps et puis le SNU est une expérience qui permet de toucher à tous les domaines (la citoyenneté, le bénévolat, les corps en uniforme…) donc pourquoi pas…